Eurogroup Consulting et l’Institut Louis Bachelier ont combiné leur expertise afin de produire une étude sur les impacts du Brexit sur le marché Européen des Services Financiers.
En se basant sur des informations collectées à partir de sources primaires et secondaires, l’étude prend en compte à la fois des éléments qualitatifs et quantitatifs, afin de fournir un aperçu des effets du Brexit sur le secteur des banques de financement et d’investissement (CIB) en particulier. L’étude insiste particulièrement sur les effets néfastes subis par les acteurs de cet écosystème en raison de la perte potentielle du passeport financier et la relocalisation du système de clearing de la zone Euro. Elle inclut des tableaux détaillés de l’impact estimé du Brexit par secteur (au sein des services financiers), ainsi qu’une évaluation de l’attractivité des différents centre financiers du continent Européen.
A ce titre, voici quelques enseignements tirés de notre étude :
Les derniers développement du Brexit poseront des problématiques majeures pour le Royaume Uni, à la fois positives et négatives. En effet, une fois sortie de l’Union Européenne, le Royaume Uni pourra libéraliser son marché financier en accord avec la tradition de libre-échange de la City londonienne. Toutefois, les impacts macroéconomiques ressentis (croissante ralentie, incertitude quant à l’obtention d’équivalence, exode des talents, relocalisation du système de clearing de la zone Euro) pourraient causer des dégâts sévères en termes de perte de revenus et d’activités.
Londres continuera d’être un centre financier majeur post-Brexit, malgré les relocalisations de certaines activités bancaires sur le continent. Selon le scénario de Brexit, la perte de revenus et de FTEs est estimée entre 15 et 25%. Les autres centres financiers Européens tels Francfort, Paris, Dublin et Luxembourg seront avantagés par ces relocalisations et verront leurs activités croître considérablement.
Parmi les acteurs présents sur les marchés financiers, les banques de financement et d’investissement seront probablement les plus impactées en raison de la dimension internationale de leurs activités. A l’avenir, le marché CIB sera davantage fragmenté qu’il ne l’est actuellement ; et les banques devront engager des capitaux supplémentaires (estimés jusqu’à 40 milliards GBP) afin de consolider de nouvelles entités sur le continent Européen. En plus de ces coûts structurels estimés en 10 et 15 milliards de GBP, l’étude montre qu’elles subiront en plus une baisse de leur profitabilité et retour sur investissement en raison des nécessaires duplication des services sur le continent Européen et au Royaume Uni. Dans le cas d’un Brexit « dur », le revenu d’ensemble du secteur CIB ainsi que leur nombre d’employés devrait subir une baisse estimée entre 20 et 30%.
Eurogroup Consulting, en coopération avec l’Institut Louis Bachelier, a compilé ces informations dans le but d’apporter un éclairage sur les effets potentiels du Brexit, encore incertains à la vue des négociations en cours, et sur l’avenir du paysage financier Européen post-Brexit.